Historique du Karaté-do
Cet historique condensé, a été réalisé par un ami, François MINGUEZ 3e Dan Shito-Ryu, dans le cadre de la formation à la préparation de l'Ecole des Cadres, faite dans les P.O.
L'origine du karaté moderne se situe bien entendue au Japon, au début du 20e siècle et plus précisément à Okinawa, comme tout le monde le sait. Gichin Funakoshi
Mais nous remonterons un peu plus loin dans le temps pour mieux comprendre.
Avec un fait important vers le Ve siècle de notre ère, que fut l'arrivée dans un monastère d'étape chinois appelé Shaolin d'un moine qui se nommait BODDHIDHARMA.
Ce moine indien apporta avec lui un système d'éducation physique qu'il enseigna aux moines rendus malades par leurs trop longues séances exclusivement méditatives.
Cette gymnastique était sans doute codifiée sur la base d'une méthode de combat indienne dont le moine avait connaissance.
Il est considéré par les historiens comme la base de tous les systèmes chinois du système externe, c'est à dire la méthode de combat appelée Kung-Fu qui va essaimer à travers la Chine et tout le sud-est asiatique.
On dénombre plus de 400 styles de Kung-Fu. Cette gymnastique évolua à travers les siècles en une méthode de combat légendaire due aux attaques incessantes que subissaient les monastères en ce temps là.
Cet art devint une science des coups frappés à mains nues de très haut niveau et une véritable synthèse entre les connaissances physiques et physiologiques, et d'ordre spirituel pour une efficacité qui passa dans la légende.
Les îles Ryu-Kyu et Okinawa, en tant que lieu de passage stratégique pour le commerce, étaient très convoités par les pays voisins. Donc souvent accostées par les bateaux de commerce chinois, pélerins et pirates. Ces derniers sont les premiers à avoir introduit des rudiments de boxe chinoise appelé TO-DE (main de chine) Okinawaïen.
Ensuite les îles Ryu-Kyu furent envahies par les Chinois puis les Japonais imprégnant de leurs cultures les habitants d'Okinawa.
C'est au 18e siècle que se constitue la base de l'Okinawa-Te, à savoir le Naha-te, le Shuri-Te et le Tomari-Te. (3 villes d'autre fois, confondues aujourdh'ui dans la seule Naha).
A partir de là, l'Okinawa-te commence vraiment à se structurer et se codifier, mais en secret sous domination japonaise où les armes étaient interdites pour les gens du peuple.
Nous arrivons donc au 19e siècle acec des noms à retenir :
Sokon MATSUMURA eut parmis ses nombreux élèves deux disciples Anko ITOSU et Anko AZATO
Anko ITOSU (1832-1916) fut le lien indispensable pratiquement unique entre le traditionnel et le développement d'un art confronté à un monde moderne.
Grand pédagogue et grand spécialiste des katas il fit accepter entre 1900 et 1903 l'Okinawa-te dans le programme d'éducation physique des écoles secondaires.C'est pourquoi, dans un but de prosélytisme et dans un souci pédagogique, il codifia des katas traditionnels et mieux adaptés aux enfants (les Pinans et mains fermés).
De grands hommes furent ses élèves qui devinrent également des maîtres dans l'art de la main Chine et des pionniers dans la propagation de cet art. Parmi eux Kenwa MABUNI et Gichin FUNAKOSHI.
Kanruo HIGAONNA (1845-1916) grand maître du Naha-te restera dans son enseignement très proche des katas originaux chinois, lui-même ayant étudié à la source dans le sud de la Chine plus de 15 ans. Parmis ses élèves, Kenwa MABUNI et Chojun MIYAGI (1888-1953), ce dernier codifiera réellement le style de HIGAONNA, fera des ajouts et sera le fondateur du Goju-Ryu vers 1929.
La signification ésotérique et le travail interne sont resté très présents dans les katas de ce style.
Ce style ne diffère guère du Shuri-te, et ne tranche pas sur les deux précédents, mais cependant quelques katas sont originaires de cette ville et entre autres le fameux et très populaire en compétition UNSU.
Deux grands noms de ce style, Chotoku KYAN et Aragaki ANKICHI.
En 1922, Gichin FUNAKOSHI, après plusieurs démonstrations plus que convaincantes, fut envoyé au Japon en tant que représentant de L'Okinawa Shobu Kaï pour promotionner et difuuser cet art venu du sud.
Il y resta définitivement, victime de son succés il se verra rapidement submergé.
Il entamera un lente transformation de l'art traditionnel, ce qui deviendra le SHOTOKAN (création de nouveaux katas, changement des noms originels des katas en termes japonais). C'est lui qui remplaça les idéogrammes kara-te (main de Chine) par kara-te (main vide). Tout cela dû au racisme des japonais et le fait que le japon s'apprétait à envahir la Chine en ce temps-là.
Le Shotokan se transforma encore plus par la suite avec Yoshitaka FUNAKOSHI qui modifia certains katas et en ajouta d'autres pour une forme plus sportive.
Les succsseurs et dirigeants de la JKA (Japan Karate Assciation) NISHIYAMA et NAKAYAMA feront basculer le Shotokan et la karaté moderne par leur politique de propagation de leur art dans une pratique sportive à part entière.
Grands maîtres également de l'ère moderne, Kenwa MABUNI (1889-1952), élève de ITOSU et de HIGAONNA, s'installa au Japon en 1929. A Osaka très exactement où il créa le Shito-Ryu, synthèse des deux styles qu'il avait appris, le Shuri-te et le Naha-te, très proche du Shotokan des premiers temps puisqu'il était élève de ITOSU en même temps que Gichin FUNAKOSHI avec qui il était d'ailleurs très amis.
Le Karaté avait commencé sa propagation à travers le monde avec une étape importante dans son propre pays, mais la machine était en marche.
Sutout grâce à la JKA qui avait mis en place le détection des meilleurs pratiquants des universités pour les former et en faire des experts efficaces et redoutables bien sûr, dans une optique toujours de plus en plus sportive, pour les envoyer à travers le monde en temps qu'embassadeurs du Karaté.
Les premières compétitions de karaté ont eu lieu en 1957 après la mort de Maître FUNAKOSHI.
C'est ainsi que notre pionnier du karaté français, Monsieur Henri PLÉE, fit venir au début des années 60, après avoir visité le japon, des jeunes experts qui sont devenus nos maîtres actuels comme senseï KASE et senseï KANASAWA pour le Shotokan, ou bien senseï NANBU pour le Shito-Ryu.
La France remporte son premier championnat du monde en 1972 et crée la FFKAMA en 1975.
Depuis, la France est devenue la première nation au monde du karaté, la référence pour d'autres pays.
Depuis 1994, quatre titres de championne du Monde consécutifs en combats, trois en katas... La France domine le karaté sportif mondial.
En conclusion je dirai que le karaté à beaucoup évolué et qu'il s'est adapté au fur et à mesure à son temps, mais il ne faut pas oublier nos racines, au risque de se perdre.
Trois grances écoles de karaté représentent le karaté moderne dans le monde :
Tous droits réservés / Copyright © 2000 CRWEB